

Partie 1
On entend beaucoup parler des morphotypes, c’est très à la mode en ce moment. Mais d’où vient cette théorie et comment a-t-elle été construite ? Car cela fait longtemps que cette idée de morphotype existe.
La psychomorphologie
La correspondance du caractère psychologique avec l’aspect du corps remonte à la nuit des temps.
Hippocrate (-400 av. J-C) distinguait 4 types d’humeurs ou 4 types de tempéraments : le sanguin, le flegmatique, le colérique et le bilieux qui correspondaient aussi à 4 types de morphologies.
Avant cela, de l’autre côté du globe, la médecine traditionnelle chinoise dénombrait 8 morphotypes divisés en deux groupes : les Yang et les Yin. Ces groupes en morphopsychologie permettaient de connaître le terrain des personnes (leurs maladies, comment ils allaient tomber malade, les aliments qui leur allaient bien et qui pouvaient les guérir, les méridiens qui étaient fragiles, ceux qui étaient forts et aussi les traits de caractère susceptibles de se développer plus facilement au contact de l’environnement.
Au fil des siècles, d’autres théories ont essayé, plus maladroitement, de relier le caractère à la forme du corps.
Morphotypes
Le morphotype est une théorie qui a été développé par William Sheldon, psychologue, qui, dans les années 50, a publié un livre qui déduisait les traits de caractère des personnes étudiées en fonction de la forme de leur corps.
Sheldon se base sur les différents stades de développement de l’embryon humain durant la 3ème semaine de grossesse.
À ce moment précis, la cellule du disque embryonnaire se sépare en 3 feuillets. Chacun de ces 3 feuillets sont des couches d’une cellule très particulières qui vont construire l’ensemble du corps humain. Il y a donc un feuillet qui est interne, un qui est médian et un autre qui est externe. C’est donc 3 couches qui forment la cellule. Les feuillets se regroupent en 3 groupes qui donneront tous les organes de l’être humain.
Le premier feuillet (interne) est l’endoderme, qui donne l’intestin, le foie, les poumons, etc… (le système digestif).
Le feuillet médian est le mésoderme, qui donne les os, les muscles et les vaisseaux.
Le dernier feuillet (externe) est l’ectoderme, qui donne le système nerveux central et périphérique.
Ceux qui auront eu un développement fort de l’endoderme, les endomorphes, auront une corpulence grosse, prendront facilement du poids et auront aussi un caractère bien spécifique (la bonhomie, la joie, etc…).
Ceux qui auront développé le feuillet médian, le mésoderme, auront un corps plutôt athlétique et musclé. Ils auront tendance à faire plus de muscles et auront aussi un caractère qui sera plus du type guerrier, courageux, actif, etc…
Ceux qui auront eu un développement fort de l’ectoderme, les ectomorphes, auront un système nerveux plus développé. Ils seront donc plus minces, et plus élancés, avec un caractère plutôt timide, sensible et introverti.
À partir de ce développement de l’embryon, William Sheldon explique la différence de psychologie des gens par rapport au développement de l’un de ces 3 feuillets par rapport aux autres. Sheldon a analysé quelques centaines de photographies de personnes, et a pu vérifier qu’il y avait différents morphotypes et différents caractères. Le fait de pouvoir prédire le caractère des gens devait permettre de déceler les bonnes et les mauvaises personnes, voir même les criminels.
Aujourd’hui, avec le recul, quand on voit toutes les têtes des criminels des 100 dernières années ou leur corpulence, on voit vraiment qu’il y a de tout. Il y en a des gros, des minces, des grands, des petits, des moches, des beaux… Ils n’ont pas forcément une tête de criminel, mais ils n’ont pas forcément un visage d’ange non plus. L’habit ne fait pas le moine et la tête non plus. De plus, la théorie des feuillets est belle et bien réelle, mais n’influence en rien le développement du futur métabolisme de l’individu.
Morphotype et métabolisme
Si les morphotypes sont basés sur quelque chose d’assez fantaisiste, il est sûr que les métabolismes, chez chacun d’entre nous, sont différents et qu’il y a des classes de métabolismes. Cela s’observe dans la réalité. Aujourd’hui, on peut voir des populations qui sont musclées et quand elles mangent, elles vont développer de l’énergie et développer du muscle. Des populations qui sont fines avec des os fins et qui ont du mal à prendre de la masse. Et des populations qui, dès qu’elles vont manger des glucides, vont se mettre à grossir. Mais, un individu bien coaché, peut changer de métabolisme sans soucis. On a effectivement un terrain, une propension, mais rien de définitif.
Ces morphotypes, si on regarde par le biais de l’alimentation, peuvent aussi se décliner sur nos réactions face aux glucides, face aux différents types de régimes, aux différentes activités physiques. C’est pourquoi, certaines personnes réagissent bien au régime Paléo qui exclut complètement les céréales, d’autre au régime hyperprotéiné, et encore d’autres au régime végétarien qui exclut cette fois-ci les protéines animales. Il y a donc des régimes qui correspondent mieux à certaines personnes et à certains types. C’est la même chose également pour le genre d’activité physique, c’est physiologique. Il est sûr qu’une personne très corpulente, très puissante, fera des sports de puissance (ex : course de 100m) et que quelqu’un de très fins et de très léger fera plus d’endurance (ex : marathon). Ça tombe sous le sens, car c’est physiologique et ça dépend de notre héritage génétique.
Socrate disait : « N’est-il pas évident, que les hommes ne sont jamais plus heureux que lorsqu’ils se connaissent eux-mêmes, ni plus malheureux que lorsqu’ils se trompent sur leur propre compte ? » .
Il existe effectivement des tas de méthodes pour se connaître par rapport à l’alimentation et au sport. Ceci fera l’objet de la 2ème partie de cet article.
