

Le syndrome du côlon irritable ou de l’intestin irritable ou encore colopathie fonctionnelle, est un trouble fonctionnel chronique, multifactoriel, impliquant une hypersensibilité viscérale et des anomalies de la motricité du grêle, influencées par le stress et des facteurs psychologiques. Il représente pratiquement la moitié des consultations en gastro-entérologie, on peut l’avoir à n’importe quel âge, avec une prédominance chez la femme.
Le côlon
Comme vu dans un précédent article « Digestion, comment fonctionne notre appareil digestif ?« , le côlon, ou gros intestin, termine la digestion, participe à la fabrication des selles et à leur évacuation. Toute anomalie du côlon peut entraîner de nombreux inconforts.
Les symptômes du côlon irritable
C’est un trouble fonctionnel à symptomatologie digestive :
- Douleurs avec sensations de crampes et ballonnement abdominal, soulagés par l’émission de gaz et/ou de selles.
- Troubles du transit avec diarrhée et/ou constipation.
Ces symptômes sont ressentis de façon intermittente, souvent sous forme de crises, accentués en période de stress et calmés en période de repos ou de vacances. Les troubles n’évoluent pas dans le temps et n’altèrent pas l’état général du patient, ce sont des symptômes abdominaux sans lésion, les examens sont inutiles au diagnostic, mais ils sont indispensables pour écarter l’éventualité d’une maladie organique.
Suite à ces troubles digestifs, d’autres symptômes peuvent apparaître comme la dépression, des règles douloureuses, de la fatigue chronique, de la fibromyalgie, de l’irritabilité, des maux de tête…
Les causes
Les causes sont peu connues, car le syndrome du côlon irritable n’est pas lié à un problème organique, cependant il y a certains facteurs déclenchant reconnus comme les événements stressants, l’alimentation notamment les crudités, les fruits ou les légumineuses, certains médicaments comme les anti-inflammatoires ou les antibiotiques, à la suite d’une infection bactérienne ou virale, ou encore, chez les femmes, pendant la période des règles suite aux changements hormonaux.
Le traitement
Au niveau alimentaire, il faut supprimer tous les aliments entraînants des gonflements intestinaux ou encore ceux accélérant le transit intestinal, même si les aliments impliqués dans le syndrome du côlon irritable ne sont pas les mêmes pour tous.
Dans un premier temps, il faut éviter les glucides fermentescibles appelés : « FODMAP »: Fermentescibles, Oligosaccharides, Disaccharides (lactose), Monosaccharides, And (et), Polyols qui sont des glucides difficilement digestibles. On les retrouve dans les aliments suivants : les fruits comme la pomme, la poire…, et leurs jus, les produits laitiers, certains légumes comme l’ail, l’oignon, les choux…, les légumineuses comme les lentilles, les pois chiches, les haricots rouges…, les céréales comme le blé, l’orge, le seigle…, les alcools sucrés comme le Porto, le Cidre, le Ricard…, le miel.
L’idéal est de pouvoir suivre ce régime d’exclusion pendant au moins 2 mois afin de permettre au côlon de retrouver son équilibre, puis de réintroduire certains de ces aliments, l’un après l’autre, afin de repérer ceux que l’on ne supporte pas.
À terme, il faut favoriser les fibres solubles aux insolubles plus irritantes, limiter la consommation d’aliments fermentescibles comme les choux, limiter les matières grasses qui stimulent les mouvements appelés « réflexes gastro-coliques » de l’intestin et limiter les aliments irritants comme les fruits et légumes crus.
Dans notre article « Les fibres : haut débit pour les intestins » vous trouverez davantage d’informations concernant les fibres.
Au niveau du mode de vie, il faut éviter un maximum les événements stressants et qui vous gonflent, prendre le temps de se reposer, de se détendre et de respirer en gonflant le ventre et non en respirant au niveau du diaphragme. Prendre les repas dans le calme, en prenant le temps de bien mastiquer les aliments.
Conclusion
Le syndrome du côlon irritable peut gêner lors des activités professionnelles et sociales et entraîner une altération de la qualité de vie. Ainsi, il est important de prendre le temps de bien écouter les réactions de son corps afin de trouver son propre équilibre. L’acupuncture peut également apporter une solution au syndrome du côlon irritable, d’ailleurs en médecine chinoise le côlon a pour rôle d’évacuer ce que nous avons digéré et non digérer, aussi bien les aliments que les émotions, ce qui donne une explication sur la relation entre les intestins et les facteurs psychologiques.
