

Il y a des moments où la motivation disparaît, et la force nous manque pour continuer le chemin entrepris. Réjouissez-vous, c’est une excellente nouvelle ! Un jour merveilleux ! Personnellement, j’adore le moment où je commence à remettre au lendemain ce que je pourrais faire maintenant, où je trouve mille et une excuse à ne pas faire ce que j’avais décidé de faire. Pourquoi ? Parce que ce sont des moments sincères, où je suis confronté à la réalité de ce que j’ai vraiment envie de faire, de mes motivations profondes et des moyens dont je dispose.
Si vous n’avez pas envie, ne le faites pas !
C’est mécanique, quand on n’avance plus, c’est que la force qui donnait du mouvement est inférieure au poids de l’objet à mouvoir. Votre premier objectif était trop lourd par rapport à votre forme du moment, c’est tout. Erreur d’appréciation, manque de réalisme : bien sûr. Et c’est normal, si vous saviez comment réussir du premier coup, vous réussiriez du premier coup ! C’est comme cela que vous avez appris à marcher. D’abord en observant jalousement les autres, puis en ressentant de la frustration, puis en mettant au point des petites stratégies pour doucement changer vos habitudes d’équilibre, de déplacements, de perceptions de l’espace… Et à chaque chute, vous vous êtes relevé et avez réajusté les efforts à faire et les stratégies. Une perte de motivation est donc un signe d’erreur de stratégie, de manque de force.
Comment se muscler pour être capable de réussir la prochaine fois ?
Réévaluez vos forces et vos moyens.
Faites le test : réduisez l’objectif à court terme, et voyez si vous y arrivez. Si ce n’est pas le cas, réduisez encore un peu. Si ça passe, super, c’était juste une histoire de calibration. Si malgré les réductions successives la motivation n’est toujours pas là, c’est tout simplement que ce n’est pas le bon chemin. Votre créativité va devoir trouver une autre stratégie.
Prenons un exemple concret : Michelle, 45 ans, a entrepris de retrouver son poids d’équilibre il y a 3 mois. Pour passer de 90kg à 58kg, Michelle a décidé d’entreprendre un encadrement alimentaire accompagné par des professionnels. Après un premier mois prometteur, où elle a gagné 8kg de légèreté, sa motivation chute, et l’envie de retrouver ce poids d’équilibre disparaît. « A quoi bon, je n’y arrive plus », me dit-elle en entretien. Je lui explique qu’elle a peut-être commencé un peu au-dessus de ses capacités, ce qui lui a permis de déjà bien avancer. Et que, puisqu’elle a des signes de motivation qui déclinent, nous allons revoir la stratégie. Elle décide de diviser la difficulté de ses efforts, mais rien n’y fait. Je lui propose alors de ne plus se focaliser sur cet objectif, mais de trouver une petite habitude alimentaire qui irait dans le sens de « retrouver son poids d’équilibre », sans pour autant suffire à l’atteindre. Nous cherchons ensemble, et Michelle décide de ne plus ajouter de sucre dans son café. C’est évident que cela ne suffira pas, que cela va ralentir sa progression, mais pendant ce temps-là, Michelle avance. Après un net ralentissement d’un mois et demi, et de 5 petits défis du quotidien, Michelle se sens prête à redéfinir son objectif. Aujourd’hui, elle a atteint la moitié du chemin, qui sera plus long que prévu, mais elle le fait avec beaucoup de plaisir et de naturel.
Le travail de fond n’est jamais suffisant pour gagner une course, mais il est obligatoire pour pouvoir la finir.
Changer ses habitudes relève du travail de fond. Évidemment, les effets immédiats ne sont pas spectaculaires, c’est lent. Et, en même temps, ce travail de fond va devenir votre véritable socle, vos fondations, pour atteindre vos objectifs. Et surtout, vous permettre d’accélérer quand vous en aurez besoin. Alors, quand la motivation baisse, réjouissez-vous, c’est le signe qu’il faut changer de stratégie, et se reposer en travaillant doucement. » L’excellence est un art que l’on n’atteint que par l’exercice constant. Nous sommes ce que nous faisons de manière répétée. L’excellence n’est donc pas une action mais une habitude », disait Aristote.
Peu importe si vous atteignez votre objectif un peu plus tard. L’important, c’est de l’atteindre, et de le faire avec plaisir en avançant à son rythme..
